ça va mieux!
Publié le 30 Octobre 2007
L'émission de RTL Toulon m'a fait réaliser le chemin parcouru... Deux auditeurs (Jacqueline et Claude) avaient lu mon livre. Ils devaient donner leur opinion et me poser des questions. Tous les deux non migraineux, ils ont exprimé leur étonnement (voir sidération) devant l'étendu des dégâts (je ne parle pas de mon écriture qu'ils ont beaucoup aimée ;-) mais de la vie recluse du migraineux). Claude (qui est un homme, petit détail important) répétait "Mais votre vie est horrible!". J'avais l'impression qu'il parlait de quelqu'un d'autre...Après l'émission, je me suis remémorée ma période la plus noire, que j'avais presque oubliée... presque. Et comme beaucoup d'entre-vous sont dans cette période, je voudrais vous faire partager mon état d'esprit d'alors. J'étais étudiante avec des migraines tous les jours (sisi), donc arrêt des études...Je passais mes journées dans le noir, de la glace sur le front. Je ne sortais que pour rendre visite à un médecin, ophtalmo ou autres acupuncteurs... pour revenir encore plus dépitée. 18 mois plus tard...toujours pareil : impossibilité d'étudier ou de travailler, impossibilité d'être enceinte à cause des dizaines de médicaments avalés quotidiennement... et le sentiment qu'il n'y avait aucune chance que tout cela change puisque que j'avais "tout essayé". Je sais que lorsqu'un migraineux dit qu'il n'a plus d'espoir, il ne peux s'empêcher, quelque part au fin fond de son cerveau, de garder 1% d'espoir de s'en sortir... sinon, ce ne serait pas vivable. Résultat des courses : 10 ans plus tard, je travaille (bon, à mi-temps, mais c'est bien quand même!), j'ai un fils, et je fais des émissions radio qui me ramènent dans le passé...Je vous entends d'ici : c'est quoi le traitement miracle ??? C'est le temps, l'addition de nombreux facteurs et les bonnes rencontres médicales... Pour être plus précise : tout a débuté par une cure de fer (j'étais épuisée par les migraines et la fatigue augmente les migraines!), puis de la mésothérapie (micropiqûres pour détendre les muscles), un traitement hormonal mieux adapté (voir le lien "les migraines CATA" pour les détails) et des séances d'orthopsie (pour les yeux). Ensuite je me suis battue pour réussir mes études (les crises avaient diminué de moitié seulement) et j'ai pu savourer ma victoire, ce qui a contribué à une baisse de stress donc encore moins de migraines...Puis j'ai vécu une grossesse sans aucune migraine. Bébé est ensuite arrivé, accompagné de terribles migraines pour moi... qui ont disparues grâce à un traitement hormonal de cheval (au cas ou les chevaux prennent des hormones...). Ensuite, les crises ont pris une forme plus "mécanique" : au réveil, avec douleur des cervicales... Donc kiné, toujours mésothérapie, ostéopathie et essai de quelques nouveaux médicaments (anti-épileptique voir anti-parkinsonnien). Et bien sûr, les fameux triptan qui font disparaître une crise en 30 mn!.Voilà, je voulais juste répondre à celles (et ceux) qui désespèrent d'avoir un jour une vie meilleure. Petite anecdote pour finir (sinon je vais être obligée d'écrire un second livre ;-)) Dimanche, je suis allée au cinéma voir "La vie des autres" (excellent!). J'ai regardé ce film sous-titré du premier rang. Lorsque je suis sortie, je me suis dit "Il y a quelques années, c'était la crises assurée, et là, rien!" C'est le genre de détail qui me ravit. En sortant d'un cinéma je souris toujours un peu plus que les autres, et c'est la même chose en sortant du Monoprix... ;-))